Interview15. April 2025 Maxime Maynard 2f5r7

Craig Mazin sur «The Last Of Us» saison 2: «J’aborde les choses en tant que fan» 192y1m

Craig Mazin sur «The Last Of Us» saison 2: «J’aborde les choses en tant que fan»
© Liane Hentscher/HBO

Alors que le premier épisode de la très attendue deuxième saison événement de la série «The Last Of Us» est enfin disponible sur Sky Show, notre équipe Cinéman a eu le privilège de s’entretenir avec son créateur et scénariste, Craig Mazin. Le temps d’un échange bref, mais riche, il nous a communiqué sa ion pour le projet ainsi qu’une motivation sans faille.

Cineman: Suite au succès de la première saison, comment avez-vous géré les attentes pour la nouvelle?

Craig Mazin: Je sais que les attentes sont très élevées. Je laisse juste les gens ressentir ce qu’iels veulent ressentir. En tant que fan moi-même, quand une nouvelle saison d’une œuvre que j’aime arrive, j’ai toujours une certaine inquiétude. Je pense que c’est quelque chose de sain. Ça montre que le public tient au projet. Je peux seulement me concentrer sur les éléments que je contrôle et donner le meilleur de moi-même afin de créer quelque chose qu’il aimera.

Comment se e la collaboration avec Neil Druckmann ?

CM: J’ai d’abord adoré les jeux, donc j’aborde les choses en tant que fan. Neil, lui, apporte la perspective du créateur [du jeu vidéo, ndlr]. C’est génial, je peux lui poser plein de questions: «Pourquoi as-tu fait ceci ou cela?». Mais je peux aussi lui dire: «en tant que fan, j’ai le sentiment qu’il faut absolument inclure cet élément!» Et puis, comme on est dans un autre format, celui de la série, on peut aussi explorer autre chose. Ce dialogue est constant entre nous. Et ce qui est super avec Neil, c’est qu’il est à 100 % dédié à la série. Il ne cherche pas à ce que tout soit identique au jeu, sinon, à quoi bon faire une adaptation ?

Craig Mazin sur «The Last Of Us» saison 2: «J’ai d’abord adoré les jeux, donc j’aborde les choses en tant que fan»
Craig Mazin, Merle Dandridge et Pedro Pascal sur le tournage de la saison 1 de «The Last Of Us» © Liane Hentscher/HBO

Comment équilibrez-vous les attentes des fans du jeu et celles des spectateur·ices qui ont seulement vu la première saison ?

CM: En racontant cette histoire à des gens qui ne la connaissaient pas, on espère créer de nouveaux fans. Mais celles et ceux qui ont joué au jeu, après avoir vu la première saison, savent maintenant qu’on essaie de rester fidèles tout en apportant des surprises. Parfois, on change l’ordre des événements. Parfois, on prend des chemins complètement différents, comme avec l’histoire de Bill et Frank dans la saison 1. Si vous êtes fan du jeu, vous avez le meilleur des deux mondes: le plaisir de voir ce que vous aimez traité avec soin, mais aussi de découvrir des nouveautés. Et en même temps, tout doit rester logique et cohérent pour celleux qui n’ont jamais joué au jeu.

Pensez-vous que votre manière d’écrire ou votre routine d’écriture a changé entre les deux saisons ?

CM: Si sur certains aspects, je change, ma façon d’écrire, elle, reste assez fixe. J’ai tendance à avoir mes habitudes, mes petits rituels. J’ai besoin d’un endroit calme, sans distractions. Je n’écoute pas de musique, je n’ouvre pas la fenêtre. Je suis comme un petit ermite.

En tant que scénariste, est-ce que votre relation avec les personnages a évolué?

CM: J’essaie de ne pas trop m’attacher à l’un ou à l’autre, pour leur laisser la liberté de mal se comporter, de me surprendre avec leurs choix. C’est ce qui les rend humain·es, surtout dans notre série, où personne n’est un·e pur·e héros·ïne ou un·e pur·e méchant·e. Je veux pouvoir être choqué, parfois déçu, mais aussi comprendre leur lutte intérieure. C’est ce qui, je crois, rend le tout plus authentique.

Comment arrivez-vous à représenter cette ambiguïté morale?

CM: Je me concentre sur la manière dont cette ambiguïté se manifeste concrètement dans les actions et les décisions des personnages. Je suis un peu existentialiste: ce qui m’intéresse, c’est pourquoi iels agissent comme iels le font, à quel point iels peuvent être perdu·es ou en conflit avec elleux-mêmes. Mais, au final, ce sont leurs actes qui définissent cette zone grise. Tant qu’on peut regarder une scène et se dire «je comprends pourquoi iel fait ça, mais je ne le ferais pas», alors je pense avoir fait mon travail.

La deuxième saison de «The Last of Us» est à découvrir sur Sky Show depuis le 14 avril 2025, à raison d’un épisode par semaine.

La rédaction vous recommande aussi: 2a6g29

Cet article vous a plu ? 3x5830


Commentaires 0 541u2f

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

& Enregistrement